Qu'est-ce que le passeport batterie, bientôt obligatoire pour les voitures électriques ?

Par Eva Gomez

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Un « passeport batterie » sera obligatoire à partir de 2027 pour toutes les voitures électriques neuves commercialisées dans l’Union européenne. Son objectif ? Assurer la traçabilité des batteries de voitures électriques sur l'ensemble de leur cycle de vie.

A partir de 2027, toutes les nouvelles voitures électriques mises sur le marché devront intégrer un passeport batterie contenant des informations détaillées sur la fabrication, le recyclage et l'état de santé de la batterie électrique. ©iStock

Il a fait son apparition sur le marché des voitures électriques en juin 2024, avec la commercialisation du nouveau SUV électrique EX90 de Volvo. C'est le « passeport batterie », un document numérique permettant notamment d’accéder à des données en lien avec le processus de fabrication de la batterie, l’origine des matériaux qui la composent et sa recyclabilité. L'obligation pour les constructeurs de produire ce passeport batterie à partir de février 2027 est une première application concrète du règlement européen de juillet 2023. Une nouveauté qui devrait encourager la création d’une chaîne d’approvisionnement vertueuse pour la fabrication, l’assemblage et le recyclage des batteries de voitures électriques… Et permettre aux acheteurs de véhicules électriques de faire un choix éclairé !

Un suivi précis de la chaîne d’approvisionnement

Le « passeport batterie » est un document numérique qui doit fournir « des informations sur l’intensité carbone [des procédés de fabrication des batteries] et sur l’origine des matières utilisées et l’utilisation éventuelle de matériaux renouvelables (…), sur la composition des batteries, y compris les matières premières et les produits chimiques dangereux, sur les opérations et possibilités de réparation, de réaffectation et de démontage, ainsi que sur les processus de traitement, de recyclage et de valorisation auxquels les batteries pourraient être soumises à la fin de leur durée de vie », est-il détaillé dans le règlement européen. Autrement dit : ce « passeport batterie » doit informer sur toutes les étapes du cycle de vie de la batterie d'un véhicule électrique, depuis l’approvisionnement en matières premières et en composants jusqu’aux procédés de recyclage en fin de vie.

Bon à savoir

Grâce au passeport de batterie, il sera possible de connaître précisément la provenance du lithium, du nickel, du cobalt, ou encore le cuivre qui composent la batterie de son véhicule. Rappelons que la fabrication d’un véhicule électrique nécessite environ 394 kg de matériaux critiques tels que l’aluminium, le cobalt, le cuivre, le graphite, le lithium, le nickel et le manganèse, dont l’extraction nécessite de grandes quantités d’eau et d’énergie, ce qui a une incidence non négligeable sur l'environnement, notamment la biodiversité, et les populations.

Un QR code unique par batterie

Mais où pourra-t-on trouver ce passeport numérique ? A priori sur la batterie elle-même, qui sera dotée d’un QR code (« code à réponse rapide ») renvoyant vers toutes les informations détaillées la concernant. Actuellement, la provenance des matériaux qui composent les batteries et leur capacité à être recyclés constituent un frein à l'achat d'une voiture électrique pour de nombreux automobilistes. Cet outil de traçabilité des batteries permettra donc aux consommateurs d'acheter leur voiture électrique en connaissance de cause et influencera peut-être les décisions d'achat de ceux qui se donneront la peine de comparer les données de différents modèles.

Des informations sur l’état de santé de la batterie

Par ailleurs, ce passeport, véritable identifiant de la batterie, donnera aussi accès à un historique permettant d’évaluer l’état de santé de la batterie (SOH). En favorisant la transparence sur la durée de vie que l'on peut attendre d'une batterie d'occasion, ces précieuses informations peuvent jouer en faveur du développement du marché de l’occasion électrique.

Encore quelques étapes avant la standardisation

Pour l’instant, Volvo est le seul constructeur à avoir déjà intégré ce passeport numérique sur les batteries de l'un de ses modèles : la nouvelle Volvo EX90, en cours de mise sur le marché, sera en effet livré avec le QR code ! Des consortiums travaillent notamment sur le contenu précis des futurs passeports batteries et sur la sécurisation des donnée qui, une fois en ligne, ne doivent être ni falsifiables ni effaçables. D’ici à février 2027, date à laquelle il sera obligatoire pour toutes les voitures électriques commercialisées en Europe, ce passeport numérique devra être standardisé chez tous les constructeurs.