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Une solution de covoiturage gratuit dans le sud de la Gironde

Par Eva Gomez

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Pour répondre à des problématiques de mobilité dans le sud de la Gironde, l’association Cap Solidaire a créé un service de covoiturage local. Totalement gratuite pour les passagers, cette solution apporte des avantages aux conducteurs qui s’engagent.

Une femme prend un covoiturage

D'une superficie de plus de 10 000 km², la Gironde est le plus grand département de France. Au sud du département, loin de l’attractivité de Bordeaux, l’association Cap Solidaire a identifié des freins à la mobilité. « Sur le territoire du grand Sud-Gironde, 10% des ménages n’ont pas de véhicule et 80% des déplacement se font avec une seule personne dans le véhicule », relève Cap Solidaire. « Le Sud Gironde représente un peu moins de 200 communes et 200 000 habitants, c'est 9% de la population du département pour une superficie d'un quart », souligne Clément Bosredon, directeur de l'association. « Il y a de très nombreuses petites communes rurales, avec des distances importantes : entre les deux villes les plus éloignées du Sud du département, on a facilement plus d'une heure de trajet et très peu de transports en commun », poursuit-il.

Un service totalement gratuit

Pour répondre aux besoins de mobilité dans ces zones rurales et encourager les comportements vertueux et limiter l'autosolisme, Cap Solidaire a créé au printemps 2023 une plateforme de covoiturage gratuite, baptisée Cap’Covoit. Cette solution « permet aux personnes ne disposant pas de moyen de transport de se déplacer dans les zones rurales du Sud Gironde par les mobilités partagées », souligne Cap Solidaire.

Le service, gratuit pour les passagers, offre des avantages aux conducteurs : places de cinéma, de spectacles, carte carburant, réductions chez des enseignes de réparation automobileLes automobilistes engagés dans la démarche ne gagnent pas d’argent comme sur une plateforme de covoiturage classique, mais reçoivent des contreparties selon leurs besoins et centres d’intérêt. C’est aussi l’occasion « d’encourager le commerce local avec des avantages chez nos partenaires sud-girondins », ajoute l’association. Cap’Covoit « a pour but d’allier le social et l’environnement afin de lutter contre l’isolement, les émissions de gaz à effet de serre et favoriser l’entraide ». Une solution qui a aussi pour ambition de lever certains freins vers le retour à l’emploi, dans un département où le taux de chômage atteint 11,8%, quand la moyenne française est à 7,5% (Chiffres Insee février 2024).

Des avantages personnalisés

Cap’Covoit prend la forme d’un site web sur lequel les conducteurs peuvent inscrire leurs trajets partageables, et les passagers recherchent et sélectionnent un trajet. A la fin du trajet, le passager partage un code au conducteur qui le renseigne sur son compte : cette preuve des trajets réalisés permet au conducteur de récupérer ses récompenses. « Tous les mois, chaque conducteur ayant réalisé 3 trajets dans le mois reçoit un bon de -10% chez Norauto à Podensac », précise Cap Solidaire. Et pour les covoitureurs très engagés dans l’initiative, qui participent au bouche-à-oreille pour faire connaître la solution, font remonter les bugs ou proposent de nombreux trajets, Cap’Covoit prévoit des avantages personnalisés. « Par exemple, Pablo, passager du site Cap'Covoit, signale les bugs et les besoins des usagers. Pour sa participation, nous lui offrons des places de spectacles. Sarah conduit beaucoup en Sud-Gironde et propose ainsi de nombreux trajets, nous offrons des cartes carburant », précise l'association.

Cap Solidaire propose un tutoriel d'utilisation de la solution Cap'Covoit en vidéo.

Un bouquet de services complémentaires

Depuis un an, une centaine d'utilisateurs se sont inscrits sur Cap Covoit et une cinquantaine de trajets (ponctuels ou réguliers) sont proposés. « Les trajets proposés sur Cap Covoit desservent des communes rurales où il n'y a pas de transports en commun, donc nous sommes contents », partage Clément Bosredon. « Il n'y pas encore énormément d'utilisations, mais le site est récent et il faut le temps de changer les habitudes... Cela demande beaucoup de pédagogie », explique-t-il. Pourtant, il s'agit selon le directeur de l'association, d'un levier facile à activer pour répondre aux problématiques de mobilité : « Le covoiturage, c'est une solution pour laquelle il n'y a pas besoin de grand chose, si ce n'est la volonté d'ouvrir la porte de sa voiture... Cela ne coûte rien et les voitures sont déjà en circulation », souligne Clément Bosredon, qui espère que Cap Covoit prendra de l'ampleur dans les mois et années à venir.

Mais cette solution n'est pas la seule à être déployée sur le territoire sud girondin. « Nous mettons aussi gratuitement à disposition de tous les habitants, des vélos à assistance électrique via des points relais dans les communes. Nous avons déployé, avec Citiz, un service d'autopartage dans 2 villes ainsi qu'un service de transport d'utilité sociale pour les personnes qui doivent se rendre à un rendez-vous et n'ont pas de solution de mobilité. Il s'agit en quelque sorte d'un taxi social, sur réservation, avec des tarifs fixés en fonction des revenus fiscaux », détaille Clément Bosredon. « Cap Covoit est la quatrième brique de notre travail sur les mobilités innovantes : nous sommes conscients qu'il n'y a pas une seule solution qui puisse répondre à tous les problèmes de mobilité. Il faut un bouquet de services diversifiés et complémentaires ! », conclut-il.