Ce que les Français pensent de la voiture électrique… et ce qu'en disent ceux qui l'utilisent
Souvent critiquée pour son coût d’achat élevé ou son autonomie restreinte, la voiture électrique divise encore l’opinion. Pourtant, les conducteurs qui ont franchi le cap en dressent un tableau très positif, loin des idées reçues. Une récente étude de Driveco met en lumière ce fossé entre perception et réalité.

Les représentations que les Français se font de la voiture électrique ne correspondent pas à l’expérience vécue par ceux qui l’utilisent au quotidien. Entre perception et usage réel, c’est un véritable fossé qui se creuse. C’est ce que révèle une enquête de Driveco, acteur de la recharge électrique et Toluna-Harris Interactive publiée début novembre 20251↓.
Ce que les Français pensent de la voiture électrique
Dans l’imaginaire collectif, la voiture électrique reste souvent perçue comme un produit de niche : réservée aux citadins aisés, trop chère à l’achat, pas assez autonome, difficile à recharger, voire pas si « verte » qu’on le dit. Parmi les Français interrogés dans cette étude, 47 % affirment avoir une mauvaise, voire une très mauvaise image de la voiture électrique… Le principal frein identifié par les Français est le prix d’achat (57 %), suivi par l’autonomie et la disponibilité des bornes. Les attentes en matière d’autonomie sont très élevées : les Français aimeraient pouvoir parcourir 653 km avec une seule charge, alors que les
Les réserves autour de la voiture électrique sont en particulier exprimées au sein de la population senior. En effet, 56 % des plus de 65 ans ont une mauvaise image de la voiture électrique et le prix d’achat constitue une barrière pour 65 % d’entre eux. Un quart des sondés de cette tranche d’âge « expriment également des doutes quant au caractère réellement écologique du véhicule électrique, une réserve qui traduit un manque de confiance persistant », souligne Driveco.
Ce que vivent réellement les conducteurs de voiture électrique
Mais lorsque l’étude se focalise sur les automobilistes qui ont déjà fait le choix de l’électrique, les chiffres ne sont pas du tout les mêmes : 98 % des conducteurs de voitures électriques se disent satisfaits de leur véhicule et parmi eux, 55 % sont même très satisfaits. Leurs motivations sont avant tout économiques (50 %) et environnementales (44 %), avec une conscience grandissante des contraintes réglementaires à venir (41 %).
Contrairement aux idées reçues, la voiture électrique n’est pas cantonnée aux trajets courts. 72 % des utilisateurs l’emploient pour tous types de déplacements, 67 % pour les trajets domicile-travail, 49 % pour les longs trajets, et 42 % pour partir en vacances ou en week-end. Les solutions de recharge, souvent perçue comme une contrainte, sont au contraire saluées par les usagers : 82 % des conducteurs déclarent être satisfaits des bornes publiques, notamment pour leur facilité d’utilisation (84 %) et leur localisation (79 %).
Bon à savoir
Au 30 septembre 2025, on comptait 179 876 points de recharge ouverts au public en France (Source : Avere-France).
Parmi les possesseurs de voitures électriques interrogés, seuls 13 % envisageraient de revenir à une motorisation thermique. En somme, une fois le cap franchi, rares sont les automobilistes qui font machine arrière.
Pourquoi cet écart de perception persiste ?
Mais alors, comment expliquer que l’expérience des utilisateurs convaincus n’infuse pas plus largement l’opinion ? L’étude met en avant des inégalités d’accès à l’information, des idées reçues tenaces et une fracture sociale et territoriale encore marquée. En dehors des grands centres urbains, la voiture électrique reste perçue comme inaccessible ou peu adaptée aux besoins réels. Finalement, seuls 20 % des futurs acheteurs envisagent de se tourner vers une voiture électrique.
« Les jeunes générations et les urbains se positionnent comme les véritables moteurs de la transition électrique », estime Driveco. « Chez les 18-24 ans, 71 % déclarent avoir une bonne image du véhicule électrique (…). La dynamique est similaire en Île-de-France, où 66 % des habitants expriment une perception positive », peut-on lire dans l’étude.
La transition doit venir des politiques publiques
De façon générale, les Français attendent des pouvoirs publics qu’ils accompagnent mieux la transition. « Pour 35 % d’entre eux, c’est à l’État d’agir pour accélérer la transition », souligne Magalie Gérard, directrice adjointe du département politique et opinion de Toluna-Harris Interactive. Et pour 28 % des automobilistes qui possèdent déjà une voiture électrique, l’action doit venir en priorité des acteurs professionnels du secteur de l’électromobilité, des constructeurs et des collectivités locales.
Selon Driveco, le succès de cette transition repose sur trois piliers essentiels : la pédagogie, la confiance et l’accessibilité. L’acteur de la recharge appelle ainsi à une mobilisation collective, pour « rendre l’offre plus diversifiée et abordable », déployer les bornes « là où les utilisateurs en ont réellement besoin », et fédérer l’ensemble des acteurs du secteur autour d’un objectif commun : faire de la voiture électrique un choix juste, inclusif et accessible à tous.


