Ce qui change en 2024 pour les automobilistes : bonus écologique, permis, sécurité routière, ZFE...

Chaque nouvelle année vient avec son lot de nouveautés et l'automobile ne fait pas exception. On fait le point sur ce qui change sur les routes en 2024.

Eva Gomez journaliste pour le média Roole
Eva Gomez
2024 moteur

Article mis à jour le 5 janvier 2024.

Du nouveau sur les aides aux automobilistes

Le leasing social à 100 euros par mois : c’est parti !

C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron : la voiture électrique à 100 euros par mois est enfin concrétisée. Elle se destine aux automobilistes disposant d’un revenu fiscal de référence inférieur à 15 400 euros. Pour en bénéficier, ils doivent travailler à plus de 15 km de son domicile et s'y rendre avec votre voiture personnelle ou bien justifier de 8000 km roulés par an dans le cadre de leurs trajets domicile-travail. En 2024, entre 20 000 et 25 000 personnes pourront en bénéficier, avec une subvention de l’Etat de 13 000 euros par véhicule. Mi-décembre, la plateforme de réservation mon-leasing-social.gouv.fr a été mise en ligne. Elle permet aux automobilistes de vérifier leur éligibilité au dispositif et de faire une demande de réservation pour un véhicule. Les premiers véhicules seront livrés dès le début de l’année 2024.

Parmi les modèles proposés pour ce dispositif, on retrouve la Twingo E-Tech à 40 euros par mois, la Mégane E-Tech à 150 euros par mois, la Citroën ë-C3 à 54 euros par mois, la Citroën ë-C4 à 129 euros par mois, la Fiat 500 électrique à 89 euros par mois, l’Opel Corsa Electric à 94 euros par mois, ou encore la Peugeot E-208 à 99 euros par mois.

Bonus écologique 2024 : de nouveaux critères d’éligibilité

Le bonus écologique, versé à l’achat d’une voiture neuve qui n’émet pas de CO2 à l’usage, fait peau neuve en 2024 : en plus de ne pas émettre de CO2 à l’usage, de ne pas peser plus de 2,4 tonnes et de ne pas coûter plus de 47 000 euros, les voitures éligibles à ce bonus doivent désormais justifier d’un impact environnemental moindre lors de ses différentes étapes de production. Des conditions qui favorisent donc les voitures électriques produites en France et en Europe. Les 78 premiers modèles éligibles ont été dévoilés mi-décembre. On y trouve entre autres : la Citroën ë-C4, la Renault Twingo E-Tech, la BMW Serie 4, l'Audi E-Tron, Fiat 500e, l'Opel Corsa, la Peugeot e-308, la Renault Megane e-Tech, la Smart Fortwo, la Tesla Model Y, la Volkswagen Up!, ou encore la Volvo C40.

Si le décret n'a pas encore été publié au Journal Officiel, le gouvernement envisagerait bel et bien de revoir à la baisse le bonus écologique pour l'achat d'un véhicule électrique neuf, qui passerait ainsi de 5 000 euros 4 000 euros. Seuls les ménages les plus modestes pourraient conserver un bonus pouvant aller jusqu'à 7 000 euros. Du côté des véhicules électriques d'occasion, mauvaise nouvelle : le bonus de 1 000 euros pourrait lui aussi être supprimé.

Covoiturage : prolongement de la prime pour les trajets de courte distance

Fin 2023, le Gouvernement avait lancé une prime covoiturage de 100 euros pour tous les nouveaux conducteurs inscrits sur une plateforme de covoiturage. Cette prime est reconduite en 2024, pour le covoiturage sur les trajets de courte distance (moins de 80 km) uniquement. Avec cette incitation et son « plan national covoiturage du quotidien », le Gouvernement entend encourager la pratique du covoiturage, en particulier sur les trajets domicile-travail.

L’indemnité carburant prolongée

Après une première opération menée entre décembre 2022 et avril 2023, le Gouvernement a annoncé fin septembre dernier la reconduction de « l’indemnité carburant travailleurs ». Concrètement, 100 euros sont versés aux 50% des ménages les plus modestes, qui justifient d’un emploi, une fois par voiture et par an. Pour en bénéficier, il faut en faire la demande sur le site des impôts, en fournissant une attestation d’assurance, le numéro de plaque d’immatriculation ainsi que d’autres justificatifs destinés à vérifier votre éligibilité.

Des évolutions de tarifs

Les prix aux péages vont augmenter

Cela a été annoncé fin novembre dernier par le ministre en charge des Transports, Clément Beaune : les tarifs des péages vont augmenter en 2024, mais cette hausse restera mesurée. Elle sera de moins de 3%, contre 4,75% en 2023.

D’après les informations relayées par Le Parisien, les tarifs augmenteront de 2,71% sur les réseaux Cofiroute, ASF et Escota, de 2,79% sur le réseau Sanef, de 3,02% sur le réseau APRR, de 3,04% sur le réseau AREA, de 3,08% sur le réseau SAPN, de 3,23% pour le tunnel du Mont-Blanc et de 3,87% pour le tunnel de Fréjus.

Et du côté du carburant ?

Après avoir connu une hausse significative en 2023, les prix des carburants sont repartis à la baisse sur le dernier trimestre. Entre janvier et décembre 2023 néanmoins, le prix du sans plomb 98 a augmenté de 7,8%, celui du sans plomb 95 de 7,9%, alors que celui du gazole a diminué de 1,3%. Au 20 décembre 2023, le SP98 était affiché en moyenne à 1,861 €/l, le SP95 à 1,777 €/l et le diesel à 1,751 €/l.

En octobre 2023, TotalEnergies a annoncé le maintien du plafonnement de ses prix à 1,99 €/l jusqu’à la fin de l’année 2024.

Malus au poids : un barème plus sévère

Depuis le 1er janvier 2024, les véhicules dont le poids dépasse 1,6 tonne sont taxés dans le cadre du malus au poids. Le plafond était fixé à 1,8 tonne en 2023. Autre nouveauté : le barème est désormais progressif en fonction des kilos supplémentaires : il faut ajouter 10 € pour les véhicules qui pèsent entre 1600 et 1799 kg, 15 € pour ceux dont le poids est compris entre 1800 et 1899 kg, 20 € pour un véhicule dont le poids est compris entre 1 900 et 1999 kg, 25 € entre 2000 et 2100 kg, puis 30 € à partir de 2100 kg.

Cette année, les véhicules hybrides pourraient être concernés par ce malus, avec un abattement de 100 kg si l’autonomie dépasse les 50 km. Même cas de figure possible pour les véhicules électriques, taxées à partir de 1,9 tonne, avec un abattement de 300 kg.

Du changement pour le permis de conduire

Le permis à 17 ans, c’est pour cette année !

Elisabeth Borne l’avait annoncé en juin 2023, désormais, on peut passer son permis B et conduire dès l’âge de 17 ans. « Un vrai plus pour les élèves en apprentissage », défendait alors la Première Ministre.

Le permis se dématérialise

Le permis de conduire est désormais disponible en version dématérialisée, dans l’onglet « Portefeuille » de l’application France Identité développée par l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) et disponible sur iOS et Android. Cette version dématérialisée ne remplace pas le permis de conduire physique mais a pour objectif de simplifier les démarches administratives.

Ce qui change niveau sécurité routière

Les excès de vitesse de 5 km/h n’entraînent plus de retrait de points

Depuis le 1er janvier, vous ne pouvez plus perdre de points pour un excès de vitesse de moins de 5 km/h. L’amende est tout de même conservée, il ne faut pas rêver !

Les grands excès de vitesse deviennent un délit

Si les sanctions sur les petits excès de vitesse sont allégées, celles sur les grands excès de vitesse (au-delà de 50 km/h par rapport à la vitesse imposée) se renforcent : ces derniers deviennent un délit passible de 3750 euros d’amende et de 3 mois d’emprisonnement, avec une possible suspension du permis de conduire.

Renforcement des sanctions contre les stupéfiants et l’alcool

La suspension du permis de conduire devient automatique en cas de conduite sous l’emprise de stupéfiants, pour une durée allant de 6 mois à un an. Et pour les conducteurs qui cumulent stupéfiants et alcool, la sanction passe d’un retrait de 6 points à un retrait de 8 points.

Vignette verte et carte grise

La vignette verte vit ses derniers instants

Le 1er avril 2024, la vignette verte d’assurance automobile disparaîtra définitivement de nos parebrises. Le but est de simplifier la vie administrative des Français : plus d’obligation de détenir une carte verte pour circuler ! « La preuve de l’assurance sera désormais rapportée par la consultation du Fichier des Véhicules Assurés (FVA), qui compile l’ensemble des contrats d’assurance automobile au tiers du territoire français. Ce fichier est accessible aux forces de l’ordre lors des contrôles », est-il précisé sur le site du ministère de l’économie et des finances.

Le prix des cartes grises augmente dans trois régions

Le prix du cheval fiscal (CV) augmente dans trois régions en 2024, passant :

  • de 49,80 € à 55 € en Centre-Val-de-Loire ;
  • de 46,15 € à 54,95 € en Ile-de-France ;
  • de 35 € à 46 € en Normandie.

Désormais, le Centre-Val-de-Loire et la Bretagne sont donc les deux régions où le prix du cheval fiscal est le plus élevé, à 55 €.

Bon à savoir

Le certificat d’immatriculation pour les voitures neuves et d’occasion est soumis à une taxe régionale sur les chevaux fiscaux. Il s’agit d’une unité de mesure qui établit la puissance administrative d’un moteur. Les régions sont libres de fixer le prix du cheval fiscal, sans dépasser la somme de 60 €.

Où en sommes-nous sur les ZFE ?

Dans quelles villes les restrictions de circulation évoluent-elles en 2024 ?

Les calendriers de restrictions de circulation diffèrent selon les agglomérations dans le cadre de la mise en œuvre des Zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m). On fait le point sur ce qui change en 2024 :

  • Grenoble : les voitures Crit’Air 4 sont interdites de circulation depuis le 1er janvier 2024. Bon à savoir : Grenoble est la première ville française à proposer un “pass ZFE” aux habitants qui décident de renoncer à leur voiture pour se tourner vers des alternatives durables.
  • Strasbourg : les voitures Crit’Air 4 ne peuvent plus circuler depuis le 1er janvier 2024.
  • Lyon : les voitures Crit’Air 4 ne peuvent plus circuler depuis le 1er janvier 2024.
  • Aix-Marseille : les voitures Crit’Air 3 devraient être interdites de circulation au 1er septembre 2024.
  • Montpellier : les voitures Crit’Air 4 sont interdites de circulation depuis le 1er janvier 2024. A noter également que Montpellier est la première ville de France à proposer la gratuité des transports en commun à ses habitants depuis le 21 décembre 2023.

Les nouveautés pour les automobilistes parisiens

Le boulevard périphérique évolue

Dès la fin des Jeux Olympiques, mi-septembre 2024, la voie de gauche du périphérique parisien sera réservée au covoiturage et aux transports en commun pendant les heures de pointe. Elle sera active du lundi au vendredi de 7h à 10h30 puis de 16h à 20h. La mairie de Paris souhaite également abaisser la vitesse maximale autorisée à 50 km/h (contre 70 km/h), mais l'Etat s'oppose à cette mesure. Les débats vont donc se poursuivre en 2024 !

Une ZTL dans le centre de Paris

Après les Jeux Olympiques, le centre de Paris sera aussi transformé : une Zone à Trafic Limité (ZTL) sera instaurée dans les 4 premiers arrondissements, ainsi que dans les parties des 5e, 6e et 7e arrondissements qui se situent entre le boulevard Saint-Germain et la Seine. Le but est d'interdire le trafic "de transit", mais il sera tout de même possible de circuler dans cette ZTL en voiture si on y réside, si on y travaille ou encore si on se rend à un rendez-vous médical ou à une activité culturelle.

C’est dans les tuyaux

Vers une visite médicale obligatoire ?

Début décembre dernier, la commission transport du Parlement européen a adopté un rapport qui prévoit de rendre obligatoire une visite médicale à l’obtention ou au renouvellement du permis de conduire. Une visite médicale qui serait renouvelée au moins tous les 15 ans, tout au long de la vie de l’automobiliste. Elle devrait comporter a minima un test de vue, et chaque Etat membre pourra prescrire d’autres examens obligatoires. Cette mesure devrait être votée de façon définitive au premier trimestre 2024.