Ce qui change pour les automobilistes en 2025 : ZFE, bonus écologique, tarifs, limitations de vitesse...
Nouvelle année rime avec « nouveautés » ! Et les automobilistes ne sont pas épargnés par la règle. ZFE, aides à l'achat d'une voiture, contrôle technique, péages, covoiturage... On fait le tour de tout ce qui change sur les routes en 2025.
Du nouveau du côté des ZFE et des ZTL
À Paris, Lyon, Grenoble et Montpellier, les restrictions se renforcent
Depuis le 1er janvier 2025, les Zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) sont en principe déployées dans les 42 agglomérations françaises dans le cadre de la loi Climat et résilience de 2021. Dans quatre des 12 villes où une ZFE était déjà en place, il y a du changement : les véhicules Crit’Air 3 sont désormais exclus des ZFE de Paris, Lyon, Grenoble et Montpellier. Dans la métropole de Montpellier, de nombreux élus s’opposent à cette nouvelle restriction. Le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, a donc promis un vote en février 2025, mais en attendant et en principe, la nouvelle restriction s'applique au 1er janvier.
Bon à savoir
Des dérogations sont prévues pour que les véhicules exclus puissent circuler dans les ZFE exceptionnellement : jusqu’à 52 fois par an à Montpellier et Lyon, jusqu’à 24 fois à Paris et jusqu’à 12 fois à Grenoble.
À Marseille, Rouen et Strasbourg, la qualité de l'air s'est améliorée
D’autres agglomérations bénéficient d’un sursis en raison d’une amélioration de la qualité de l’air : les métropoles de Marseille, Rouen et Strasbourg ne sont plus concernées par l’obligation d’interdiction de circulation des Crit’Air 3. Voilà où elles en sont pour 2025 :
- À Marseille, les Crit’Air 4, 5 et non classés sont exclus de la ZFE.
- À Rouen, les Crit’Air 4, 5 et non classés sont exclus.
- À Strasbourg, les Crit’Air 4, 5 et non classés sont exclus. Les Crit’Air 3 devraient l’être à leur tour en 2027.
30 nouvelles ZFE en cours de déploiement
En 2025, les 30 autres agglomérations concernées par la loi Climat et résilience doivent à leur tour déployer leur dispositif. Pour ces nouvelles ZFE, la seule obligation prévue par la loi est l’interdiction de circulation des voitures non classées (immatriculées avant le 31 décembre 1996) et/ou des véhicules utilitaires légers non classés (immatriculés avant le 30 septembre 1997) et/ou des poids lourds immatriculés avant le 30 septembre 2001. Pour une dizaine de villes concernées, les détails de ces nouvelles ZFE n’ont pas encore été officiellement communiqués. Ailleurs, les ZFE s'installent progressivement. Retrouvez plus de détails dans notre article dédié.
Lyon va également déployer une ZTL en 2025
La Zone à trafic limité (ZTL) de Lyon sera mise en place dès le 1er juin 2025. Elle sera située sur la Presqu’île de Lyon, où la circulation des véhicules motorisés sera donc interdite, sauf pour les riverains, commerçants, transports en commun, livreurs, artisans ou encore les véhicules de secours. L’objectif ? Supprimer le trafic de transit afin d'« offrir plus d’espaces aux piétons et aux vélos pour profiter pleinement du centre-ville de Lyon en toute tranquillité », explique la métropole du Grand Lyon.
Cette ZTL s’étendra du bas des pentes de la Croix-Rousse jusqu’à Bellecour et sera délimitée par des bornes escamotables. « Ce périmètre a été défini de manière à conserver l’accès au centre-ville : tous les parkings de la Presqu’île resteront accessibles (…), la desserte par bus sera ajustée et améliorée, les quais du Rhône et les quais de Saône (…) sont situés en dehors du périmètre de la ZTL », détaille la métropole.
Les aides aux automobilistes évoluent
Le bonus écologique est réduit de moitié
Il n’aura pas fallu attendre 2025 pour voir s’appliquer la nouvelle mouture du bonus écologique. Le 29 novembre 2024, le décret fixant les nouvelles conditions de cette aide a été publié au Journal Officiel. Le nouveau montant est donc entré en vigueur le 2 décembre dernier et il est désormais compris entre 2 000 et 4 000 euros selon les conditions de revenus, contre 4 000 à 7 000 euros jusque-là.
Autre changement : cette aide ne s’applique plus aux véhicules utilitaires (électriques ou hydrogène), ni aux deux ou trois roues et quadricycles électriques. Le bonus écologique 2025 ne concerne donc plus que les voitures particulières électriques ou hydrogène neuves.
L'évolution du bonus écologique depuis 2023
Véhicule concerné et revenu fiscal de référence | Montant du bonus en 2023 | Montant du bonus 2024 | Montant du bonus 2025 (en vigueur depuis le 2 décembre 2024) |
Voiture électrique ou hydrogène neuve avec un RFR inférieur ou égal à 16 300 € | 7 000 € | 7 000 € | 4 000 € |
Voiture électrique ou hydrogène neuve avec un RFR supérieur à 16 300 € et inférieur ou égal à 26 200 € | 5 000 € | 4 000 € | 3 000 € |
Voiture électrique ou hydrogène neuve avec un RFR supérieur à 26 200 € | 5 000 € | 4 000 € | 2 000 € |
Voiture électrique ou hydrogène d'occasion | 1 000 euros | Aucun bonus | Aucun bonus |
Utilitaire léger électrique ou hydrogène neuf avec un RFR inférieur ou égal à 15 400 € | 8 000 euros dans la limite de 40 % du prix d’achat | 8 000 euros dans la limite de 40 % du prix d’achat | Aucun bonus |
Utilitaire léger électrique ou hydrogène neuf avec un RFR supérieur à 15 400 € | 6 000 euros euros dans la limite de 40 % du prix d’achat | 5 000 euros euros dans la limite de 40 % du prix d’achat | Aucun bonus |
Véhicule 2 ou 3 roues ou quadricycle électrique neuf de moins de 3 kW | 100 euros selon la date d’homologation, dans la limite de 20 % du prix d’achat | 100 euros selon la date d’homologation, dans la limite de 20 % du prix d’achat | Aucun bonus |
Véhicules 2 ou 3 roues ou quadricycle électrique de plus de 3 kW | 900 euros selon la date d’homologation, dans la limite de 250 €/ kWh et 27 % du prix d’achat | 900 euros selon la date d’homologation, dans la limite de 250 €/ kWh et 27 % du prix d’achat | Aucun bonus |
La prime à la conversion disparaît
C’est officiel depuis fin novembre : on dit adieu à la prime à la conversion en 2025 (dans les faits, depuis le 2 décembre 2024). Jusqu'ici, cette aide permettait aux Français de toucher 5 000 euros lorsqu’ils se débarrassaient d’un véhicule ancien, immatriculé avant le 1er janvier 2011 (pour un véhicule roulant au gazole) et avant le 1er janvier 2006 (pour un véhicule roulant à tout autre carburant). Le but de ce coup de pouce était de favoriser l’achat (ou la location) de véhicules moins polluants ou électriques.
La surprime pour la prime à la conversion et la prime au rétrofit dans les zones à faibles émissions est également supprimée. Auparavant, les personnes habitant ou travaillant dans le périmètre d’une ZFE bénéficiaient d’une surprime pour la prime à la conversion (ou au rétrofit), qui disparaît donc logiquement avec cette aide.
Le leasing social revient !
Quant au leasing social, il sera bien reconduit en 2025, mais avec de nouvelles conditions et une enveloppe budgétaire rabotée : elle sera de 300 millions d'euros pour un objectif de 100 000 bénéficiaires, contre 650 millions d'euros et 50 000 bénéficiaires en 2024. Le nombre de bénéficiaires devrait donc doubler, mais la participation du gouvernement atteindra 3 000 euros par véhicule, contre 13 000 euros (bonus écologique inclus) en 2024. Les modalités d’obtention de cette aide en 2025 n’ont pas encore été détaillées, mais elle ne devrait pas être lancée avant le courant du second semestre.
Du nouveau pour la recharge des voitures électriques
Plus de bornes dans les bâtiments tertiaires et commerciaux
Le 1er janvier 2025 est l’une des grandes échéances de la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) de 2019 concernant le développement de la recharge électrique : les parkings de plus de 20 places dans les bâtiments tertiaires et commerciaux ont désormais l’obligation de disposer d’au moins 5 % de places équipées de bornes de recharge opérationnelles.
Pour les bâtiments (tertiaires ou commerciaux) neufs ou en rénovation, la loi impose de pré-équiper 20 % des places de parking afin de pouvoir accueillir facilement des bornes à l’avenir.
La fin de la recharge gratuite en entreprise : pas pour tout de suite
En décembre 2024, l’URSSAF a annoncé vouloir procéder à des changements majeurs concernant la recharge gratuite des véhicules électriques en entreprise. Jusqu’ici, le Bulletin Officiel de la Sécurité Sociale (BOSS) précisait : « Jusqu’au 31 décembre 2024, en cas de mise à disposition par l’employeur sur le lieu de travail d’une borne de recharge de véhicules fonctionnant au moyen de l'énergie électrique, l'avantage en nature résultant de l'utilisation de cette borne par le salarié à des fins non professionnelles est négligé, y compris pour les véhicules appartenant aux salariés. » Fin 2024, certaines déclarations laissaient penser que la recharge en entreprise deviendrait dès 2025 un avantage en nature soumis à des règles fiscales. Finalement, l'exception sera prolongée et doit faire l'objet d'un arrêté courant janvier. Affaire à suivre…
Des évolutions de tarifs
Une petite hausse à prévoir aux péages
Annoncée le 2 décembre dernier par le ministère des Transports, la hausse annuelle des tarifs de péage sera inférieure à l’inflation cette année : elle sera en moyenne de 0,9 % sur plus de 90 % du réseau autoroutier concédé, dès le 1er février 2025. « Cette évolution est la plus faible depuis 2021 », précise le ministère. En 2024, cette hausse était comprise entre 1,72 % et 4,77 % selon les axes autoroutiers.
Voici les augmentations prévues sur les différents axes concédés :
- Vinci Autoroutes : + 0,77 %
- SANEF : +0,85 %
- APRR : +1,08 %
- AREA : +1,10 %
- SAPN : +1,14 %
Bon à savoir
Les barrières de péage physiques ont disparu des autoroutes A13 et A14 en 2024 ! Mais cela ne veut pas dire que vous ne devez plus payer de frais de péage : il s’agit d’un système de péage en flux libre, où des portiques détectent les plaques d’immatriculation des véhicules en circulation. Le paiement se fait ensuite en ligne (ou chez un buraliste agréé) dans les 72h qui suivent votre passage sur l'autoroute.
L’électricité moins chère dès février ?
Après avoir subi des hausses successives de +15 % en février 2023, +10 % en août 2023, et +9,5 % en février 2024, le prix de l’électricité devrait diminuer de 9 à 10 % en février 2025. Cette baisse est la conséquence d’une forte diminution des prix de marché (-200 % en 18 mois). Mais son impact sera légèrement atténué par la hausse du tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité, qui se répercutera sur les factures par une majoration de l’ordre de 1 %.
Bon à savoir
En décembre 2024, le prix du kWh d’électricité est de 0,25 €. Avec une voiture électrique consommant 20 kWh/100 km (fourchette haute), le prix de la recharge pour 100 km est donc de l’ordre de 5 €.
Quid du carburant ?
Du côté des prix des carburants, les prévisions pour 2025 montrent plutôt une tendance à la baisse, laquelle pourrait atteindre 1 %. Au dernier trimestre 2024, les prix de l’essence et du gazole étaient au plus bas depuis 2022. D’après l’INSEE, le prix moyen du gazole s’établissait à 1,64 € en novembre 2024, contre 1,84 € en novembre 2023 et 1,88 € en novembre 2022. Pour le SP95, le prix moyen atteignait 1,76 € en novembre 2024, contre 1,85 € en novembre 2023.
Les hybrides rechargeables désormais concernés par le malus au poids
En 2025, les véhicules hybrides rechargeables, jusqu’ici épargnés par le malus au poids, seront taxés à leur tour – en bénéficiant cependant d’un abattement de 200 kg. Seuls les véhicules électriques continueront d’y échapper. Pour rappel, depuis le 1er janvier 2024, le seuil de déclenchement de ce malus au poids est fixé à 1 600 kg. Il sera abaissé à 1 500 kg dès 2026.
Limitations de vitesse : il faut lever le pied !
70 km/h pour la protection des espaces naturels
En 2025, certains tronçons de routes nationales et départementales pourraient désormais être limités à 70 km/h. Cette limitation toucherait en particulier les zones naturelles sensibles (zones côtières, abords des réserves naturelles…), afin de diminuer la pollution atmosphérique et de favoriser la protection de ces écosystèmes. Après des expérimentations réalisées ces dernières années en France, cette mesure pourrait s’étendre à toutes les zones environnementales sensibles. Le gouvernement Barnier avait en tout cas prévu la généralisation de ces zones protégées à 70 km/h. Affaire à suivre…
En ville, les zones 30 gagnent du terrain
Dans l’Hexagone, environ 200 villes ont déjà décidé d’abaisser la vitesse maximale autorisée en centre-ville à 30 km/h (vs. 50 km/h), dont de grandes agglomérations telles que Paris, Grenoble, Nantes, Metz, Lille, ou encore Bordeaux. En 2025, d’autres villes ont prévu de suivre cette tendance, à l’image de Tours et Cherbourg.
Du nouveau pour le contrôle technique
En 2025, les centres de contrôle technique en France seront désormais équipés pour détecter les désactivations illégales des systèmes AdBlue. Cette mesure vise à renforcer la lutte contre la pollution atmosphérique en imposant des sanctions strictes aux contrevenants, dans un contexte où les fraudes sont de plus en plus nombreuses. Pour contourner l’obligation du liquide AdBlue, certains garagistes proposent en effet de désactiver le système AdBlue et d’installer des boîtiers électroniques permettant de tromper le système, qui "croit" alors que le dispositif fonctionne alors qu’il est désactivé.
Bon à savoir
L’AdBlue, un additif destiné aux moteurs diesel, réduit les émissions de NOx (oxydes d’azote) en les transformant en vapeur d'eau et en azote, grâce à un processus chimique activé dans le pot d'échappement.
Les propriétaires de véhicules manipulés risquent des sanctions sévères : la désactivation illégale de l’AdBlue expose les contrevenants à une amende pouvant aller jusqu’à 30 000 € et à une interdiction de circulation.
Les Franciliens vont se mettre au covoiturage
Dès le début de l'année 2025, 3 lignes de covoiturage spontané seront déployées en Île-de-France. « On n'a pas assez de conducteurs malgré toutes les aides de l'État et des collectivités. Avec ces lignes, l'intérêt, c'est qu'ils sauront où ils vont chercher les gens et où on les amène. Ils sauront que ça ne les détournera pas de leurs trajets », avait expliqué Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région Île-de-France lors des Assises régionales du covoiturage en décembre 2023.
Ces 3 premières lignes seront déployées par l'opérateur Ecov sur le plateau de Saclay, entre Orsay et Vélizy, Le-Christ-de-Saclay et Cernay, et Gif-sur-Yvette et Saint-Rémy-Guyancourt. Île-de-France Mobilités compte mettre en œuvre une vingtaine de lignes de covoiturage, en priorité dans les départements de la grande couronne en Seine-et-Marne (77), dans les Yvelines (78), dans l’Essonne (91) et dans le Val d’Oise (95). Une offre qui devrait voir progressivement le jour entre 2026 et 2028.